Au cours des siècles

par Jacqueline Jacquinot

Situé sur la voie romaine allant du Rhin à Langres (via Belfort), Montigny était une paroisse depuis le 12e siècle, une première église datant de cette époque fit place en 1752 à un bâtiment de style roman dont il reste le clocher et le chevet. En 1854, eut lieu la construction de l’église actuelle plus vaste, de style roman-byzantin.

Ce village appartenant au Comté de Bourgogne passe par donation du Comte Renaud III sous la juridiction de l’abbaye de Cherlieu* au début du 12ème siècle et restera sous la dépendance de l’abbaye jusqu’à la Révolution, période où il prendra le nom de Montigny-le-Libre.

La peste fit son apparition deux fois, en 1349 et 1364.

Au 15ème siècle, le village a souffert des guerres de Louis XI contre le royaume de Bourgogne et du pillage des Ecorcheurs, (troupes armées qui sévissaient pendant la guerre de cent ans).

En 1636, lors de l’invasion des Suédois sous la conduite de Saxe-Weimar, duc des Deux-Ponts, le village fut incendié, il ne restait que trois maisons.

Il eut encore à souffrir lors de la conquête de la Franche-Comté par les troupes de Louis XIV, (Traité de Nimègue 1678).

Fontaine de Montigny-lès-Cherlieu

Vers 1830, on comptait plus de 1000 habitants. A cette époque sur le territoire de la commune, il existait dix tisseranderies, trois huileries, une tannerie, une tuilerie et quatre moulins à farine.

Par ordonnance du 10 février 1845, avait été créée la foire du 7 novembre et par ordonnance du 16 mars 1847, s’y ajouta la foire du deuxième mardi de mars.

Bien qu’étant une des communes les plus importantes du canton, Montigny manque de moyens de communication, il n’y a ni bureau de poste, ni voiture publique. Dans les quinze dernières années du 19ème siècle la population diminue fortement du fait de la migration vers les villes, provoquée par le dépérissement des vignes (phylloxéra) et la rareté de l’industrie dans le secteur.

En 1848, lors de la création de la ligne de chemin de fer Paris-Bâle, les habitants refusèrent le tracé primitif qui devait longer la vallée de l’Ougeotte et leur aurait assuré une station, car ils craignaient « un nouveau fléau pour les cultures ».

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*L’abbaye de Cherlieu fondée en 1131, fut l’une des plus importantes de Franche-Comté, elle possédait des biens dans une trentaine de villages alentour : granges, moulins, forges, fours, vignes, forêts, pêcheries sur la Saône etc, percevait la dîme et avait le droit de haute et basse justice sur tout ce territoire.